Violences conjugales

Les violences conjugales

d'après les dossiers de Justice de Paix des archives départementales de la Sarthe 

Je suis toujours à la recherche de documents qui me permettraient de mieux cerner mon ancêtre à la réputation douteuse; celle-la même qui était mère célibataire, qui vivait au Grand-Lucé dans la Sarthe, dont le premier enfant a été élevé par sa belle-soeur, dont le second enfant a été déposé à l'hospice du Mans après une décision préfectorale, après que le maire ait affirmé qu'elle était à la limite de l'idiotisme et incapable d'élever son enfant. Celle-là même à qui la légende familiale attribue une bien légère vertu.

(voir ici: http://10ansdemariage.over-blog.com/2018/08/femmes-indigentes.html )

Pour qu'une réputation aussi accablante nous soit parvenue alors que tous les liens avaient été rompus, il a bien fallu que quelques événements importants se soient produits, dans cette ville du Grand-Lucé, dont elle se serait rendue coupable: fille de mauvaise vie? maraudeuse? voleuse? indigente? Que sais-je....

Elle était pauvre, mendiante, assurément: voilà qui est confirmé par les derniers documents retrouvés. 

Mais la pauvreté justifie-t-elle une réputation si déplorable?

Je reste donc convaincue qu'Augustine a laissé bien plus de traces que je n'ai pu en trouver jusqu'ici et que fouiller les registres de justice de paix pourrait être une excellente idée.

Alors, lors de mon dernier passage aux archives de la Sarthe, je me suis plongée dans la lecture du registre 4 U 15/75.     

Pour l'instant, je n'ai rien lu concernant mon aïeule.

Malgré tout,  la lecture de ce registre a eu l'effet de me transporter directement dans une autre dimension , au plus près des contemporains et voisins de mes ancêtres . Un voyage dans le temps encore plus rapide et efficace que la lecture de registres paroissiaux.

Entre autre, j'ai relevé plusieurs cas de violences conjugales que je livre ici:

Le cas du couple DUPIN Henri, cultivateur à St Vincent du Lorouer et Juliette Porte, sa femme

4 U 15/75

Le 27 septembre 1905, une audience publique est tenue au tribunal de simple police du canton du Grand-Lucé.

Henri Dupin, cultivateur de 47 ans vivant à St Vincent du Lorouer comparait devant le tribunal pour violences conjugales.

Un procès-verbal dressé par deux gendarmes du Grand-Lucé   relate les violences (qualifiées de légères) que Monsieur Dupin aurait faites sur sa femme Juliette Porte et qui ont occasionné leur intervention le 6 juin dernier. Ce  n'est pas la première fois que les gendarmes interviennent auprès du couple Dupin. Il s'agit là d'une récidive et le tribunal renvoie l'affaire en correctionnelle.

Le cas du couple Passin François Charles et Louassin Clémentine sa femme

4 U 15/75​​​​​​​

Le 1er avril 1894, le cafetier du Grand-Lucé François Charles Passin, comparait devant le tribunal de simple police. 

Il est accusé d'avoir, le 28 janvier vers 1h de l'après-midi,  frappé sa femme, Clémentine Désirée Louassin d'un coup de poing sur le cou et d'un coup de pied dans le bas des reins.

Condamné à 3 francs d'amende et trois jours de contraintes par le corps.

Le cas d' Emilie Louise Berton, femme d'Auguste Cosnard, résidant au Vaumarquet au Grand-Lucé

4 U 15/75​​​​​​​

Cette fois-ci, il ne s'agit nullement de violences conjugales, mais plutôt de violences  entre femmes.

Mme Emilie Louise Berton est accusée de "violences légères" à l'égard de la fille Aline Delaroue, journalière demeurant aussi au Vaumarquet. Une dispute de voisinage qui aurait mal tourné, sans qu'on en connaisse la raison. Les faits sont pourtant là:

Le 3 juin 1887, alors qu'Aline Delaroue entre dans la maison de la famille Cosnard pour y déposer le linge qu'elle vient de laver, Mme Berton ( femme Cosnard)  "lève la main" sur elle et l'agresse si violemment qu'elle la mord.

Mme Berton est condamnée à 2 francs d'amende.

Retour à la misère des femmes, sur les traces d'Augustine