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Livre de recettes médicinales

 

En farfouillant dans les archives de Vendée en ligne, j'ai mis la main sur un livre de recettes médicinales, librement consultable. Il est attribué à Clémentine Marteau, épouse de Charles Rodier et aurait été rédigé à la fin du XIXème siècle.

Clémentine Marteau y a consigné, par ordre alphabétique, les maladies qu'elle rencontrait et les différents remèdes auxquels elle avait recours afin de soulager et soigner les patients qu'elle suivait. Elle n'était pas médecin, cependant, les malades avaient recours à son savoir. A la fin de son "grimoire" , Clémentine Marteau tient la liste de ses patients sur laquelle elle note la date du diagnostic de la maladie et la date de guérison, si guérison il y a.

J'ai sélectionné quelques passages, les plus croustillants, qui nous font apprécier le XXIème siècle.

Evidemment, j'ai commencé par aller à la page dédiée au Cancer:

 

 

CANCER

"Le cancer est une tumeur impure et maligne qui se jette volontiers sur les mamelles..."

 

"Il y a deux sortes de cancer:

1° L'occulte , celui qui n'est point ulcéré.

2° le manifeste, ou ouvert, c'est à dire qui est ulcéré"

 

"Il ne faut point toucher avec le fer des cancers occultes mais seulement se servir de remèdes qui adoucissent la férocité de l’humeur, comme lavements, douces purgations. Point de saignées, donner la poudre de vipères et de cloportes, le petit lait et le lait de chèvre.

Pour des remèdes externes, on ne doit point mettre d’emplâtre ni d’huile ni d’onguent mais l’eau de plantain et du fromage nouveau, dissout et mêlé avec de l’eau de morille et seulement si le cancer cause de grandes douleurs . De cette manière on peut soutenir un cancer occulte pendant 20 ans en y appliquant une plaque de plomb."

 

 

"Si le cancer est manifeste, c’est à dire ouvert ou ulcéré, on doit user des remèdes suivants: prenez des feuilles de marrube blanc, qu’on trouve au long de tous les chemins dans la campagne; faites les bouillir avec du vin blanc et un peu de sel, fomentez chaudement et longtemps le cancer.

 

Autre remède: oignez le cancer d’huile d’olive dans laquelle on aura fait bouillir dans un pot bien fermé  un crapaud mis tout vivant et saupoudrez le cancer de poudre de crapaud mis vif dans un pot de terre et calciné dans le four."

 

 

 

Mauvaise Haleine

 

Remède de la mauvaise odeur de l'haleine. Prenez une once de sauge réduite en poudre, une demi once de clous de girofle , trois onces de fleurs de romarin, deux noix de muscade, deux grains de musc, deux gros de cannelle.Réduisez le tout en poudre, pétrissez le et incorporez avec suffisante quantité de soins purifiés; exposez-le au soleil dans un vaisseau de terre pendant 5 à 6 jours, et prenez-en tous les matins la valeur d'une demi once. Ce remède est excellent lorsque la mauvaise odeur provient de l'estomac; il est même très utile pour le fortifier.

 

Hoquet

Le hoquet est un mouvement irrégulier, causé par la convulsion des muscles de l'estomac: il vient ordinairement par trop de plénitude, quelquefois par inanition; ce dernier est dangereus. Lorsque le hoquet provient de la qualité ou la quantité de viande qui engendre les humeurs âcres, le meilleur remède  est la diète. On peut encore user des remèdes suivants: mâchez trois ou quatre grains de poivre, ou prenez quatre gouttes d'huile exprimée de graines d'aneth, mêlées avec  demi-once d'huile d'amende douce ou buvez un verre de vin dans lequel on a fait bouillir des graines de pavot blanc, de carottes, de pourpre, d'aneth, un demi gros de chaque.

On l'arrête en avalant de l'eau ou autre liqueur, goutte à goutte.

Si le hoquet revient fréquemment, il serait très utile d'employer les remèdes indiqués dans cet article.

 

 

Le mal de mère

 

ou passion hystérique. On a donné ce nom à cette maladie des femmes parce qu'on croit qu'elle est causée par des vapeurs qui s'élèvent de la matrice et qui empêchent la respiration. Les odeurs fortes  sont très propres pour apaiser le mal, comme sont celles du castoréum, des cornes et des plantes brûlées.

Remèdes contre ce mal: prenez deux onces de semence de bardane, une once de cannelle, trois graines de musc; réduisez le tout en poudre.(...)

 

 

Mélancolie

 

La maladie qui vient d'une abondance de bile échauffée. Elle cause la tristesse et le chagrin. Les médecins l'attribuent aux vapeurs et aux mouvements déréglés de la rate. Elle est accompagnée ordinairement de crainte et de tristesse, sans occasion apparente: elle est souvent la suite d'une trop grande contention de l'esprit.

Remède contre la mélancolie: faites bouillir une demi-once de polypode de chêne avec des boutons de houblon, et des pommes de reinettes.

(...)

 

Morsure

 

Morsures faites par quelque homme ou femme. Pilez un oignon avec beaucoup de sel. Appliquez sur la morsure et l'y laisser un jour et une nuit; ensuite, oignez la plaie d'un onguent fait avec graisse, huile et cire.

 

nerf coupé

 

Pilez des vers de terre dans un mortier, mettez-y un peu de térébenthine puis appliquez le tout pour faire reprendre le nerf coupé.

 

Noyés

 

Secours qu'on doit leur donner. Quelque compassion qu'on ait pour ceux qui ont le malheur de se noyer, on se contente  de les pendre par les pieds; et après  quelques tentatives, on laisse pour mort ceux dont tout souffle de vie parait éteint, surtout s'ils ont été quelques heures dans l'eau. Cependant, quantité d'exemples prouvent  qu'on a sauvé la vie à de telles personnes en employant certains remèdes et précautions:

1° on ne doit pas mettre le noyé dans cette position violente; mais pour s'assurer s'il n'a point trop bu d'eau ( car il y en a à qui on en a trouvé médiocrement), on doit le mettre dans un tonneau ouvert, et qu'on roule pendant quelques temps en différents sens , ou de l' exciter à vomir en introduisant une plume dans l’œsophage.

2° au lieu de se laisser étendu sur le rivage, comme on ne fait que trop du vent, on doit l'envelopper de couvertures et le porter dans une lit bien chaud, appliquer sur son corps des serviettes chaudes pour mettre en jeu les esprits solides de la machine afin qu'il puisse donner le mouvement aux liqueurs.

3° l'agiter, le retourner, le soulever et le secouer dans les bras, lui verser dans la bouche les liqueurs spirituelles, lui irriter les fibres du nez avec des esprits volatiles ou lui souffler avec un chalumeau de tabac et de l'air chaud dans la bouche avec un soufflet pour communiquer cet air aux intestins; ou bien souffler dans ces mêmes intestins la fumée du tabac d'une pipe avec un morceau d'une pipe cassée. On a vu des effets salutaires de ce dernier remède.

4° Dès le moment qu'on peut avoir le chirurgien, faire faire la saignée à la jugulaire et si tous les remèdes ne réussissaient pas, ouvrir la tranchée artère et y souffler de l'air chaud pour donner du jeu aux poumons. Peut-on tenter trop de moyen pour ramener à la vie quelqu'un, surtout lorsqu'il n'y a pas longtemps qu'il s'est noyé.

Tag(s) : #Généalogie vendéenne
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