Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Identité présumée d'Eulalie

 

 

Eulalie Lefèvre est bien mystérieuse.

 

Notre première rencontre avec Eulalie a lieu lorsqu’elle se marie avec Félix Ladevèse à Montmartre en 1849.

A cette époque, elle exerce le métier de casquetière et vit au 48 boulevard Pigalle avec Félix dont elle a eu son premier enfant le mois précédent son mariage. Devant le curé de la paroisse de Saint Pierre de Montmartre, elle déclare ne pas connaitre ses parents.

Malgré les naissances successives de ses enfants, l’identité d’Eulalie reste opaque. Pas de père, pas de mère, pas de frère , de sœur, de cousine ou cousin,  ne se signale comme parrain ou marraine de l’une de ses filles.

Eulalie semble seule et issue de nulle part.

Son âge approximatif, déduit des déclarations faites lors de ses différents accouchements et de son décès, permet de situer sa naissance durant l’année 1825.

Mais aucun indice ne nous permet de savoir de qui et d’où elle est issue.

A défaut, nous avons choisi de faire confiance aux déclarations faites lors de son mariage et de les suivre à la lettre. Puisque ses parents sont inconnus, c’est donc qu’elle a été abandonnée. Nous sommes allées consulter, à tout hasard, le registre des enfants trouvés de l’Assistance publique de Paris.

 

C’est ainsi que nous avons suivi les traces de cette Eulalie Lefè(b)vre, déposée le 23 juin 1825, née le même jour, de Marie Lefèvre et de père non dénommé.

Lors de son admission à l’hospice, Eulalie est vêtue d’ « une chemise, d’une brassière blanche à dessin rouge, d’un fichu de toile, d’un béguin, d’un bonnet blanc à dessin rouge, d’un couche et d’un lange piqué ».

Son dossier d’admission précise qu’une note, rédigée par la sage-femme Josset, l’accompagne ; mais elle n’apporte aucune précision sur les origines de l’enfant.

Capture d'écran

Eulalie reçoit le numéro 2 713 et est surnommée « Brisq ».

Le lendemain de son admission, elle baptisée à l’église de l’hospice.

Et le 26 juin, elle est confiée à Rosine (Euphrosine) Godard, une femme d’une cinquantaine d’années, mère de nombreux enfants déjà âgés et nourrice à St Pol-de-Ternoise.

Eulalie grandit à St Pol sous le patronyme de Brisse.  Les registres de recensement conservent la trace de sa présence au sein de la famille de Catherine Lesieux, fille d’Euphrosine Godard. Deux autres enfants de l’Assistance sont aussi gardés par cette nourrice.

 

Eulalie revient d'elle-même sur Paris où elle se place seule, rue de l’Echiquier, comme domestique. Mais le 24 janvier 1845, elle se présente à l’Assistance afin d’être placée.

Les notes prises par les responsables de l’assistance chargés de suivre son parcours ne lui laissent que peu d’opportunités d’emploi.

Qu’importe son éducation, ses apprentissages ultérieurs, les savoirs qu’elle a pu acquérir à St Pol. Les renseignements pris à son sujet ne concernent que ses qualités physiques ou intellectuelles. Physiquement, c’est de bon augure : elle est « bien portante » et semble solide. Sur le plan intellectuel, l’information « ne sait rien », limite les choix d’activités professionnelles. Elle est cantonnée au rôle de domestique, et est placée successivement dans différentes maisons.

L’administration lui trouve une place jusqu’au 3 mars 1845 auprès de Mme Montenoy, rentière rue de Caumartin.

capture d'écran

Archives de Paris, D2HDEPOT/ENFANTSTROUVES300

Eulalie revient régulièrement à l’assistance entre deux placements ; Après son placement rue de Caumartin, elle trouve d’elle-même un engagement auprès de M° Renard, rue Ménilmontant. De retour à l’hospice en octobre 1845, elle se place alors chez M. Renouard, au 27 rue de Verneuil.

Enfin, le 6 juillet 1846, elle laisse une dernière trace de son passage à l’Assistance lorsqu’elle vient demander un certificat d’origine.

capture d'écran

Archives de Paris, D2HDEPOT/ENFANTSTROUVES300

Ce document, qui doit justifier des origines d’Eulalie et de ses placements antérieurs, peut avoir été demandé par un employeur ou par un officier de l’administration en vue d’un acte officiel : un emploi pérenne ? des fiançailles ?

Aucuns renseignements supplémentaires ne viendront enrichir son dossier conservé à l’assistance.

Si cette Eulalie Lefèvre est celle que nous recherchons, alors, elle est restée 3 ans sans laisser de traces avant que son mariage avec Félix Ladevèse ne la fasse ressurgir dans les registres de la paroisse de Saint-Pierre-de-Montmartre.

A la recherche d'Eulalie Lefevre

Hypothèse

 

Notre Eulalie Lefèvre est née en 1825 à Paris d'après le calcul de son âge à travers la lecture des différents actes.

Les noms de ses parents n'apparaissent nulle part.

 

1ère hypothèse:

On part donc du principe qu'elle ne les a jamais connus et qu'elle est issue de l'Assistance publique.

Or, une Eulalie Lefevre a été déposée à l'assistance publique en 1825.

Nous sommes allées à la recherche de son dossier:

 

Elle est née le 23 juin 1825 de Marie Lefèvre.

C'est une sage femme, F.Josset qui l a déposée.

Eulalie 1 reçoit le numéro 2 713.

Une fiche de suivi est dressée et complétée régulièrement:

On peut y lire que cette Eulalie 1, dit Brisq, née le 23 juin 1825, a été déposée le jour même à l'assistance (quel hopital?).

Elle a été déclarée à la mairie (laquelle?) le 23 juin et baptisée à l'hospice le 24 juin 1825.

Une  note a été trouvée sur l'enfant lors de son abandon.

Elle était vêtue d'une chemise, une brassière blanche ornée d'un dessin rouge, un fichu de toile et un béguin, un bonnet blanc orné d'un dessin rouge.

Deux jours plus tard, le 26 juin, elle est confiée à une nourrice, Rosine Godard, femme de M.Lesieux, de St Pôl.

 

Elle est "bien portante", "forte"

Elle revient d'elle-même sur Paris en 1845 où elle est domestique. Entre deux gages, elle revient d'elle-même à l'hospice.

Elle quitte une dernière fois l'hospice sans jamais y revenir le 25 novembre 1845, pour se placer d'elle-même chez M.Renouard, 27 rue de Verneuil

Notre Eulalie donne des signes de vie dès son mariage le 11 novembre 1849.

La liste des parrains et marraines de ses enfants peut nous permettre d'établir des recoupements:

 

Parrains relevés:

Charles Didot

Jacques Alexandre Berlin

André Fournier

Marraines relevées:

Didelot Marie

Françoise Berlin

Marie Félix Ladeveze

Lucie Séraphine Baltazar femme Nivert

Si cette Eulalie 1 est la notre, il faut absolument trouver le lien.

Notre Eulalie a eu un enfant en Octobre 1849, reconnu lors de son mariage avec Félix Ladeveze.

Impossible de trouver son acte de naissance en 1849. Il n'existe que son baptême en 1850,  qui mentionne sa naissance quelques jours après le mariage de ses parents, alors qu'elle est reconnue Lors du mariage de ses parents et déclarée comme étant née le mois précédent.

On peut toujours voir si une Eulalie Lefèvre n'a pas accouché à l'hopital en octobre 1849. Peut être y aura-t-il des infos sur ses origines.

L'Eulalie 1 possible est revenue sur Paris en Janvier 1845 après avoir quitté St Pôl sur Ternoise, dans la Somme.

Qu'est-ce qui l'a poussée à revenir sur paris?

Une grossesse? Pourquoi pas chercher par là puisqu'elle a à peine 20 ans.

Et qu'il me semble bien improbable qu'elle n'ait pas eu d'enfant avant 1849.

J'ai donc feuilleté le registre des enfants déposés à l'hospice en 1845. Et , une Eulalie Lefèvre a été déposée en 1845. Son numéro est 1527.  Pourquoi pas.....

 

Registre des enfants trouvés en 1845

 

Le numéro correspond au numéro de registre des entrées

D3X4 7

 

Cet homonyme a été déposé en 1845 et porte le numéro 1 527.

Il faut jeter un oeil aux registres des entrées dans les hôpitaux. 

Une Eulalie Lefèvre est née et a été abandonnée en avril 1845. 

Registre PRR/4/Q/5/43  1843-1845   vue 112/150

PRR/4/Q/5/43   1843-1845
Registres de population de l'hopital de Port Royal

 

Numéro de l'Etat civil de l'enfant 1148

Numéro de l'admission des mères: 1429

Numéro de la mairie: 2239

Entrée le 24 avril

Sortie le 25 avril

Elle est bien abandonnée.

 

Donc, une Lefèvre est venue accoucher à Port Royal. Dans le laps de temps où notre Eulalie 1 abandonnée en 1825, revenue sur Paris, s'est retrouvée  sans emploi ( à partir de Mars 1845)...

Mise à la porte car grossesse visible?

Je fais mon film.

Registre PRR/1/Q/2/41  - registre des entrées et sorties de Port-royal.

 

PERDU !!

Je ne désespère pas. 

Je continue à partir du principe qu'elle est venue à Paris pour une autre raison que la recherche d'un emploi... Un accouchement à l'hôpital est notre seule chance de trouver une trace de cette Eulalie...

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Pol sur Ternoise

Notre Hypothétique Eulalie 1 a été en nourrice chez Rosine Godard, femme Lesieux à St Pol sur Ternoise dans le Pas de Calais.

Sur St POl de Ternoise, il y a plusieurs familles Lesieux/Godard.

D'après les recensements de 1820

vue 9

vue 35

Je pense qu'il s'agit de celle-ci, Euphrosine (Rosine)

 

Recensement 1831- M 3817- Archives du Pas de Calais en ligne vue 19

Pas d' Eulalie dans la famille Godard/Lesieux mais un autre enfant de l'Assitance.

Vue 25 Eulalie est dans la famille: chez la fille de Euphrosine Godard, Catherine Lesieux mariée à Dupuis.

Catherine Lesieux est mariée à Dupuis depuis 1826: (3 E 575)

 

1836 Recensement côte M 3856 (archives du Pas de Calais en ligne- vue 17)

Tjs la même famille, et toujours le même enfant de l'assistance...

Par contre, sur la page de gauche, une certaine "Eulalie Brisse" , 11 ans. Brisq??

 

 

Recensement 1841: M 3893  vue 25

 

Eulalie a retrouvé son patronyme. Elle est tjs dans la même famille Dupuis et Catherine Lesieux ( fille de Euphrosine Godard).

 

Et bien voilà!!!

     retour à la case départ.

                                                               Direction Archives de Paris. 

 

 

 

tjs à tenter de faire le lien entre notre Eulalie et cette Eulalie 1, arrivée sur Paris en 1845.

J'ai tenté de la suivre après 1845 en suivant l'hypothèse d'un mariage entre 1845 et 1850.

Trois Eulalie Lefèvre se sont mariées à cette époque:

-la notre, avec Ladevèze

-Eulalie Colombe, avec Aubry Jean Hippolyte le 20/12/1845 mais ses parents sont connus. Ce n'est donc pas notre Eulalie 1.

-Eulalie Sophie , avec Chapelle le 21/10/1851 dans le 10°. Elle aussi a des parents donc, fausse piste.

J'ai imaginé qu'elle était retournée sur St Pol. Mais pas plus de mariage d'une Eulalie Lefevre sur St Pol.

Me suis dit qu'elle était peut-être décédée peu après 1845. Mais pas de décès d'Eulalie Lefevre entre 1845 et 1850, ou tout du moins, pas la Eulalie 1.

Elle a pourtant du laisser des traces...

 

Mettons qu'elle ait eu un enfant entre 1845 et 1850. Elle serait allée à l'hospice ? A port Royal?

Voyons les naissances lefevre en 1845, 1846 , 1847, 1848, 1849 à Port Royal: 

1845: rien trouvé

1846-1847: PRR/4/Q/4/20 - 1846 - 1847: répertoires naissances- Mais le regsitre n 'est pas en ligne. Ce n'est donc pas exploitable.

Alors, reste à voir les regsitres des entrées.....

PRR/4/Q/4/20 - 1846 - 1847: Rien en janvier et février 1846

 

rien en octobre 1849

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Ladeveze
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :